Un
dimanche
de pluie.
Corrida
du 24 juillet 6 toros de Dolores Aguirre (le troisième
boiteux est remplacé par un bicho du même fer)
Frascuelo (silence, silence)
Raul Velasco (silence, vuelta)
Alberto
Lamelas (silence, silence)
2/3 d'arènes
Il
y a un vieil adage taurin qui se vérifie hélas très souvent : "Corrida
de expectación, corrida de decepción ".
Les pupilles de Dolores Aguirre étaient très attendus en pays béarnais
après le succès du lot présenté à Orthez l'an dernier.
Ils ont déçu le public qui est resté stoïque sous la pluie battante
pendant les presque trois heures qu'a duré la course. La pluie a compliqué
le travail des piétons en rendant la piste très glissante.
Les 6 toros constituaient un lot hétérogène : 3 bien présentés (3 bis,
4, 5), un plus léger (1) un acochinado (2) et un toro (6) qui avaient
laissé la pointe de ses cornes au campo.
Leur comportement fut aussi varié allant du manso sans charge au caractériel
compliqué , seuls ressortent les 3ème et 5ème dont les qualités certaines
n'ont pas été exploitées par les toreros.
Le
vétéran Frascuelo possède une technique exceptionnelle . Son
premier toro est impossible à fixer , en quatre doblones , il le fixe
. Hélas l'âge ou la lassitude font qu'il n'insiste pas et le toro repart
dans des déplacements incessants .
Son quatrième est très vite parado , la mise à mort approximative ,
torero et public sont déçus.
Raul
Velasco n'a rien pu tirer de son premier adversaire qui très vite
se mit à ressembler à un bloc de marbre.
Le 5ème animal mal piqué , s'avère noble . Raul Velasco l'entreprend
par une bonne série de naturelles, le reste de la faena est très superficiel
et en dessous de possibilités de l'animal. Le public commence à se réchauffer
, la mort longue le refroidit .
Alberto
Lamelas touche le meilleur du lot. Lors des deux premiers tercios
, le toro reçoit d'une cuadrilla débordée une ribambelle de capotazos.
Loin d'être dégoutté , il continue à charger lors de la
faena . Il prend très vite le dessus sur Alberto Lamelas torero courageux
, vaillant mais techniquement limité . La mise à mort laborieuse interdit
toute forme de succès, dommage le bicho permettait et méritait mieux.
Le 6ème est un caractériel qui rappelle les Curé de Valverde de la grande
époque. Il aurait nécessité un Fundi ou un Ruiz Miguel des grands jours
.
Sous une pluie qui redouble d'intensité ,le torero renonce .
Le public court se mettre à l'abri.
Instants
attendus par le public torista , les tercios de varas ont été bâclés
. Il a fallu attendre la dernière mise en suerte pour voir une pique
digne de ce nom . La faute n'en incombe pas aux quadrupèdes cornus qui
ont fait leur devoir en une vingtaine de rencontres.
Les piqueros partagent la responsabilité de ce fiasco avec la cavalerie
. Malgré toute la sympathie que l'on peut éprouver pour la famille du
regretté Pimpi , la non maniabilité ou la nervosité de ses chevaux les
rendent dangereux pour les cavaliers et faussent les premiers tercios.
Le prix au meilleur picador n'aurait pas du être attribué . Il le fut
au picador d'Alberto Lamelas. En résumé , une corrida qui ne passera
pas à la postérité . Les toros intéressants n'ont pas trouvé d'adversaires
à leur niveau , les autres sont à oublier.
Toutefois l'ensemble des toreros méritent notre respect , ils ont accepté
de se mettre devant des d'adversaires de respect dans des conditions
qui auraient incité certains à abandonner.
Prochain
rendez vous Hagetmau , Vic , Parentis et Bayonne .
Thierry