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LES LYONNAIS
Olivier Marchal

Ce film dur et sombre retrace la vie de Monmon, jeune voyou d'origine gitane, chef de file du fameux "gang des Lyonnais" qui fini en bourgeois rangé dans sa belle maison design.

Cesar du meilleur acteur à Gérard Lanvin, beau et marqué, patriarche entouré de sa famille, où l'honneur et la parole donnée sont sacrés.

Mais: les flash-back nombreux ne me satisfont que peu, parce qu'on connait Gérard Lanvin depuis si longtemps, qu'on sait qu'il n'a jamais eu cette tête là... Quand à Tcheky Karyo, pareil!
Le film est dédié à Bernard Giraudeau, qui aurait du jouer ce rôle de traitre, un rappel du film "les spécialistes" où il jouait face à Lanvin, dans leur belle et folle jeunesse, et où l'un d'eux était une balance, mais je ne me rappelle plus lequel. Ils avaient également été frères dans "le fils préféré".

Bref à voir, si vous aimez les films de gangsters, Gérard Lanvin, ou les deux!

isa du moun



GLOBAL STEAK, demain nos enfants mangeront des criquets
Anthony Orliange

Projeté gratuitement au Royal dans le cadre du Festival Alimenterre, ce documentaire nous apprend des tas de choses sur la viande que nous consommons, ou allons consommer. Et ce n'est pas réjouissant!
La viande bovine qui provient pour la moins chère du cheptel laitier, va être un jour remplacée par celle de zébus élevés au soja en Amazonie... ça n'aura pas davantage de goût, mais c'est tendre! Et bien sûr, adieu forêt!
Les américains, eux, ne comprennent pas pourquoi on ne veut pas de bétail élevé aux hormones: ça grossi plus vite! Les américains aussi grossissent plus vite (z'ont pas fait le rapport visiblement), et en plus, ce sont eux les plus gros consommateurs... 130kg par an et par américain, contre 92 kg par an pour un français...
Le poulet... Pour l'industriel, accrochez vous, les conditions d'élevage (on parle d'ailleurs d'élevage de viande, pas d'élevage d'animaux), d'abattage et de dépeçage... Le pire est que l'Europe importe en masse des poulets d'élevages industriels en Afrique, congelés dans des cartons! Je vous laisse faire vous même la jonction "Afrique" et "congelé"... Parce que si le transport en bateaux se fait dans de bonnes conditions, le congel du grossiste n'a que peu à voir avec ce qu'on trouve chez nous, et après... le transport dans des cartons et de vieilles camionnettes Peugeot, appelée là-bas des "bâchés" n'a vraiment rien d'isotherme! Et les africains voient leurs élevages de "poulets bicyclettes" disparaître (ils sont appelés comme ça car très maigres).
Le porc industriel... élevés sur caillebotis, n'ayant jamais de contact avec de l'herbe ou de la terre, nourri non-stop... Et après ça il y a des gens qui veulent interdire la corrida, où les animaux sont élevés pendant 4 ans en liberté dans des paysages de chênes, d'herbes... Bon, je m'égare!
La meilleure rentabilité de poids/protéines est fournie par les insectes: pour 2kg de nourriture, on obtient 1kg d'insectes. Alors que pour un bovin il faut 10kg de nourriture pour 1kg de viande... Si ça vous dit, ça va venir!

En conclusion: il vaut mieux manger de la bonne viande, mais moins souvent, que toutes ces saloperies! ça tombe bien, je ne mange plus que de la Blonde d'Aquitaine (en plus c'est local, donc idéal) mais une seule fois par semaine, du poulet de St Sever, du lapin de Dordogne, du porc fermier et des truites d'Urepel. Après, c'est vrai que si on consomme des aliments tout préparés, on est sûr de retomber dans de la barbaque industrielle, et oui, ça m'arrive d'acheter des trucs tout prêts, parfois! Mais autant le faire en connaissance de cause. Oui bien se nourrir à un prix. Mais si on avait accepté de payer plus cher pour nos vêtements, on aurait pas fermé toute l'industrie textile française. Vous préférez payer pour un écran plat ou le dernier téléphone à la mode, et pas pour ce que vous mettez dans votre corps? C'est un choix.

isabelle


LES NEIGES DU KILIMANDJARO
Robert Guédiguian

Marseille, Michel vit heureux avec Marie-Claire, leurs enfants, leurs petits enfants. Fier de son syndicat et des combats menés. Mais un soir, ils se font braquer par de jeunes malfrats, et vient le temps de la réflexion...

Film énervant, parce que comme dans le film je passe des soirées à jouer aux cartes avec des amis, la même belote aux enchères, le dimanche on fait des barbecues et des gâteaux maisons, et oui on paye la maison à crédit... Mais merde à l'approche de la quinquatitude, je ne vais pas vivre à la rue, avec deux chiens-loups et me rouler des clopes!
Alors oui, le film me le dit clairement: pour certains je suis une bourgeoise qu'on peut braquer. Mais comme dans le film, la fin du mois, ben... y'a plus grand chose, ce qui est toujours plus que pour ceux qui n'ont pas de boulot...
Guédiguian appuie là où on n'a pas forcément envie d'aller, et finalement, un film comme "Intouchable" c'est forcément beaucoup plus confortable à regarder, car on ne s'identifie au "valide" qui est malin et sympa, tandis que là...
A voir, du coup, pour tous les syndicalistes embourgeoisés malgré eux!

Isabelle


INTOUCHABLES
Éric Tolédano & Olivier Nakache

Absolument fabuleux!!! Une comédie intelligente, extrêmement drôle, un super bon moment de cinéma!!!!
Les acteurs sont énormes: Cluzet, incontournable, Omar Sy, adorable et extraordinaire.

La rencontre entre un paraplégique riche et son aide-chauffeur-accompagnateur, un jeune issu d'une banlieue difficile. Inspiré par une histoire vraie, à la fin on voit même les deux vrais protagonistes.

A voir absolument!!!!

isabelle


LA COULEUR DES SENTIMENTS
Tate Taylor

Une peinture sensible de la société des années 1960 aux USA. Bien sûr les Noirs ne sont plus des esclaves, ils vivent dans leurs propres maisons et leurs enfants vont à l’école…et pourtant, le racisme et la discrimination ordinaires s’expriment à tout moment.
Une jeune fille blanche décide d’écrire un roman sur la condition des domestiques noires qu’elle a côtoyées toute son enfance.
La tâche sera difficile car la peur fait régner le silence sur toute cette communauté.
Quand elle arrive enfin à obtenir des récits, des témoignages, elle se fait rejeter par ses propres amies, dames blanches bien pensantes qui jouent au bridge, organisent des ventes de charité et considèrent les noirs comme des sous-hommes. Elle mènera à bien cette tâche avec courage et obstination.
Elle fait partie de ceux qui tout doucement amèneront à changer la nature des rapports entre noirs et blancs.

J’ai beaucoup aimé ce film malgré quelques lenteurs au début. C’est un film plein d’émotion et très juste dans sa description de cette société en mutation. Evidemment j’ai encore pleuré. Si ça continue, on va m’interdire l’accès au Royal pour menace d’inondation !

Ana


TINTIN ET LE SECRET DE LA LICORNE
Steven Spielberg

Bon, rassurons nous, c'est bien Tintin! Un Tintin bondissant, quasi rebondissant!
L'histoire n'est pas fidèle à un album mais en cumule plusieurs, ce qui nous donne à voir "le Rossignol Milanais" et surtout à entendre bien entendu! Mais nous prive curieusement du Professeur Tournesol!
Qu'on passe un bon moment, ça ne fait pas de doute, le réalisateur s'y connait quand même en cinéma, et c'est un bon raconteur d'histoires!
Mais, parce que oui, moi je trouve qu'il y a un "mais": ces images de synthèse, c'est moche! D'abord on ne reconnait personne, pourquoi prendre des acteurs connu si c'est pour pas les reconnaitre? Il parait que c'est Gad Elmaleh qui joue le rôle de Ben Saalad... Ben pourquoi ils nous prennent le beau Gad pour jouer un infâme nabot nain? (y z'avaient qu'à prendre Djamel Debouzze). Bref c'est laid, pas du tout, mais pas du tout "ligne claire"...
Donc à voir, comme une curiosité, mais j'ai un doute sur ce qu'Hergé, qui apparait au début du film, aurait pensé!
Ah sinon il y a un truc 100% Tintin: le générique du début, vraiment là c'est top!

isabelle


POLISSE
de Maïwenn

La vie quotidienne d'une brigade de protection des mineurs, à Paris. Entre les fugueuses, les petits roumains mendiants, les enfants violés, les policières et policiers ont fort à faire. Ils ont aussi leurs vies, leurs problèmes de couple, les enfants, les amours... Au milieu d'eux, une jeune photographe témoigne.

C'est franchement fort!!! Le personnage de Maïwenn est peut-être un peu superflu, mais ne gène pas vraiment. Par contre les autres.... Un grand beau rôle pour Didier Morville "Joey Starr", on retrouvre les excellentes actrices Karin Viard et Marina Foïs, et tous les autres: Nicolas Duvauchelle, Frédéric Pierrot, Naidra Ayadi, Emmanuelle Bercot... et de passage Anthony Delon, Audrey Lamy, Lou Doillon...
Un très grand film, à ne louper sous aucun prétexte. Prix du Jury à Cannes cette année, et pourquoi pas un César?

isabelle


THE ARTIST
Serge Hazanavicius

On a perdu l’habitude des films muets, avec cette musique omniprésente et ces acteurs aux expressions exagérées tellement ils doivent exprimer par la mimique ce qu’ils ne peuvent dire.
Notre culture cinématographique a changé, c’est indéniable. C’est sans doute pourquoi, j’ai trouvé le début de ce film terriblement ennuyeux. Je n’arrivais pas à y rentrer et je me demandais même si j’allais rester jusqu’au bout. A ma gauche, ma copine s’agitait. Celle de droite avait fermé les yeux ce qui est un comble au cinéma. Je me doutais qu’elles ressentaient la même chose que moi. Sur l’écran, Jean Dujardin faisait du Dujardin, le beau gosse à qui tout réussit et qui se la pète.
Et puis, brusquement, les choses ont commencé à changer. Dujardin est devenu prodigieusement humain, et pathétique …et je ne me suis plus tout ennuyée. Je me suis laissé complètement embarquer dans cette histoire. Au bout du compte j’ai trouvé ce film bouleversant. J’y suis allée de ma petite larme mais c’est si bon de pleurer au cinéma !
Alors je ne peux dire qu’une chose : persistez ! Passez les premières lenteurs du début et vous découvrirez un film audacieux, décalé, émouvant, avec un Dujardin excellent, une Bérénice Béjot, pleine de charme d’énergie et de tendresse et une mention spéciale au petit chien. C’est bien le seul, dans cette histoire que le passage du muet au parlant n’a pas bouleversé. Il est totalement craquant. J’en veux un comme ça !

Ana


LA PIEL QUE HABITO
Pedro Almodovar

Étrange, fascinant, glacial: voilà les trois mots qui me viennent à la sortie du film.
J'adore Almodovar et j'aime surtout le regard tendre qu'il porte sur l'humanité, les faibles, les marginaux, les différents. Dans ce dernier film, point de tendresse, juste deux moments fugaces où l'on est peu touché. Difficile de s'attacher à un personnage. Difficile d'entrer en émotion. Et cependant on regarde fasciné, fasciné par la maîtrise, la sobriété et la beauté des images, fascine par ces personnages fous, cruels que l'on arrive pas à aimer, par cette histoire invraisemblable qui pourtant pose des questions importantes: le pouvoir d'un homme, les limites de la science, l'identité sexuelle, la mort.
Ici pas de débordement, de personnage fantaisiste, extravagant, pas d'incursion dans le peuple bigarré qu'il a l'habitude de nous montrer, juste une histoire, quelques personnages qu'il suit au plus près, je dirais presque pas de décor. J'ai pensé à Hitchcock.
Au bout du compte, une énigme. Que devient Almodovar? Que va t'il devenir s'il perd sa gouaille, sa fougue, son "trop"? Pour moi qui connaît tous ses films, qui adore son cinéma... même les premiers films qui étaient loin d'être aboutis jusqu'à la perfection de "Tout sur ma mère" ou "Parle avec elle", je suis avec intérêt ce nouveau tournant. Il est vrai que c'est déroutant, que je ne reconnais pas MON Almodovar, sauf peut-être dans le fait qu'il "ose" une histoire que personne sans doute ne se risquerait à tourner, mais il doit y avoir sûrement plusieurs Almodovar qu'il nous a caché jusqu'ici. J'attends avec confiance, la suite de son parcours.
"La piel qui habito" mérite le détour, suscite la réflexion... et fait un peu froid dans le dos.

Ana

La fan d'Almodovar que je suis ne pouvait se permettre de manquer le rendez-vous des retrouvailles du cinéaste avec l'acteur fétiche de ses débuts: Antonio Banderas.
Et c'est très bon!!!!
L'histoire, un conte fantastique, la vengeance d'un chirurgien esthétique, mi-Jeckyl Mi-Hyde, faisant irrésistiblement penser aux Yeux sans Visage, film noir et blanc où Pierre, le père de Claude Brasseur, m'impressionnait tant étant plus jeune.
Et on retrouve d'Almodovar les histoires de filiations, la quête d'identité, l'homosexualité, les rapports avec la mère...
La villa du docteur est une sorte de château, magnifiquement aménagé, au fond d'une allée dans la campagne de Tolède. Buñuel?

Un film époustouflant, avec des rebondissements, une réalisation très maîtrisée, et en sortant, on pense que comme vengeance... c'est bien tordu, non?

isabelle


TU SERAS MON FILS
Gilles Legrand

Un domaine viticole à St Emilion. Les vendanges sont proches. Un régisseur (Patrick Chesnais, formidable) qui a un cancer et plus très longtemps à vivre. Un patron (Niels Arestrup, grandiose) qui n'aime pas son fils (Lorant Deutsch, son meilleur rôle), qu'il laisse pourtant travailler sur sa terre. Le fils prodige (Nicolas Bridet, charmant!!!) qui revient d'Amérique pour voir son père malade, et le patron qui s'entiche de lui au point de vouloir l'adopter.

Un beau film, excellement joué, des paysages magnifiques, qui auraient pu être encore mieux exploités: la lumière du soleil levant sur les feuilles de vignes et la transparence des raisins, je sais de quoi je parle....
Mais des questions en pagaille: qui a élevé cet enfant? Si son père ne l'aime pas, on peut penser qu'à la mort de sa mère c'est l'épouse du régisseur (Valérie Mairesse, excellente), et donc que son fils et lui ont été élevés comme des frères... Alors pourquoi son seul soutien semble t'il être sa femme (Anne Marivin, très bien)?

Bon, en tous cas à voir, avec peut-être quelques César par ci par là à la fin de l'année!

isabelle


THIS MUST BE THE PLACE
Paolo Sorrentino

Cheyenne est une ancienne pop star qui ne joue plus de musique. Il traine dans sa vie, du supermarché à son terrain de pelote... Son père est vieux et malade, il ne l'a pas vu depuis 30 ans. Le temps de prendre le bâteau, car il a la phobie des avions, de traverser l'Atlantique, il arrive pour l'enterrement.

Road movies improbable, dans le style de "Broken Flowers", Cheyenne va rencontrer des gens allumés, ou illuminés, et l'Amérique semble en contenir un certain nombre!!!
Vraiment à voir, ne serait ce que pour le rôle de Sean Penn, incroyable acteur, mais ça, on le savait déjà!!!

isabelle


LE MOINE
Dominik Moll

Près de Madrid au XVIIè siècle, l'histoire d'Ambrosio, retrouvé devant un monastère la nuit de la St Ambroise. Son "père" adoptif sent la présence du Malin, Frère Ambrosio multiplie les rêves étranges, et malgré quelques avis contraires, le monastère accueille le jeune Lorenzo...
Une bonne histoire, des décors sobres, la vierge (les vierges!) et le Diable... Avec un visage à lui donner, et aussi celui de l'innocence: la jeune Joséphine Japy.
J'ai bien aimé, dépaysant à souhait!!!

isabelle


FLAMENCO FLAMENCO
Carlos Saura

Quinze ans après "Flamenco", Carlos Saura nous offre un second récapitulatif de la scène flamenca contemporaine.
Un film présenté en avant-première, puisque pas encore sorti au niveau national. La séance était gratuite. En plus! Saura a filmé magnifiquement, dans un seul lieu, toute la garde du flamenco actuel, des plus vieux, au plus jeune, qui doit avoir 12 ans, et qui déploie une puissance dans sa danse que ça laisse ébahie! Le décor est fait de tableaux en grands formats qui représentent tous des scènes de danse, ou des danseuses.
Pas d'histoire, pas de dialogue, mais chaque artiste fait une performance devant la caméra. Une heure et demie, une pure dose de flamenco dans le sang!

isabelle


OMAR M'A TUER
Roschdy Zem

Tout le monde a entendu parler du meurtre de Ghislaire Marshall, et de l'emprisonnement de son jardinier en 1991. Le film est donc tiré de cette affaire.

Sami Bouajila incarne d'une façon frappante le jardinier mutique, aux antipodes du charmeur qu'il jouait dans "de vrais mensonges".
Denis Podalydès joue le rôle de l'écrivain qui mène sa contre-enquête. Il y découvre des choses qui innocentent de façon évidente Omar, mais la justice française, tenant en quelque sorte un coupable idéal, abandonne les autres pistes.

Un excellent premier film réalisé par Roschdy Zem, tellement réaliste qu'on se croirait parfois dans un documentaire.
L'adn retrouvé sur la porte n'a toujours pas été identifié, et la justice ne veut pas l'entrer dans le fichier national...

isabelle